Incident de frontière à Cheikh-Saïd
par David le, 05/08/2010Vous connaissez maintenant Cheikh-Saïd, cette minuscule presqu'île située entre la Mer Rouge et l’Océan Indien, qui est également l’un des derniers territoires français d’outre-mer, en face de Djibouti.
A l’époque où j’y faisais mon service militaire, il était strictement interdit aux bidasses du contingent de franchir les limites de ce territoire, pour éviter tout incident avec les pays voisins. Bien entendu, certains n’hésitaient pas, malgré tout, à profiter de leurs périodes de permission pour aller faire un tour de l'autre côté de la frontière.
L’un des plus audacieux de ces bidasses indisciplinés était un dénommé Tristan: un jour, il n’hésita pas à «emprunter» une jeep pour aller faire la nouba dans une station balnéaire du pays voisin. Malheureusement pour lui, il s’égara dans le désert sur le chemin du retour et écrasa accidentellement le chien d’un chef de tribu…
Cette affaire provoqua une vive tension des deux côtés de la frontière, certains allant même jusqu’à accuser Tristan de se livrer à des activités d’espionnage et de contrebande aussi louches que celles d’Arthur Rimbaud et Henry de Monfreid réunis…
Soucieuses d’étouffer l’affaire, les autorités françaises de Cheikh-Saïd proposèrent d’importantes sommes d’argent au chef de tribu, mais celui-ci se considérait comme humilié par la violation de son territoire et répondit que cette humiliation ne pouvait être réparée que par une humiliation équivalente.
Ce fut évidemment Tristan qui fit les frais de ce compromis: vêtu d’un simple cache-sexe et attaché par le cou à un piquet planté à l’entrée de la tente du chef de tribu, il dut lui servir de chien de garde jusqu’à la fin de son service militaire…
On en parle sur le forum...