Métamorphose (suite et fin)

J’approche maintenant de la trentaine. Depuis près de huit ans, j’ai passé une bonne partie de mes nuits à jouer le loup-garou et j’y ai pris beaucoup de plaisir, même si je ne peux malheureusement pas tout raconter ici. Mais je dois maintenant retourner chez le sorcier de Rochecombe pour obtenir l’antidote qui empêchera la transformation de devenir définitive.

Malheureusement, le sorcier a disparu sans laisser d’adresse et la maison où il habitait a été rasée pour faire place à une supérette. Je me rends alors au château de mon oncle Archibald, espérant trouver la recette de l’antidote dans le livre d’Agénor, que j’y avais découvert en 2014, mais le château a été transformé en hôtel de charme et les précieux ouvrages de sa bibliothèque ont été dispersés aux quatre vents…

Dès la pleine lune suivante, alors que je suis sur le point d’aller me coucher, je ressens une vive démangeaison provoquée par le contact de mes vêtements avec ma peau. Sous l’emprise d’une force irrésistible, je me déshabille frénétiquement, tandis que mon corps se couvre de poils… Je comprends que je vais peut-être vivre désormais sous la forme d’un loup pour une durée indéterminée…

Quelques jours plus tard, alors que j’erre comme un loup en peine dans la forêt de Bondy, je suis capturé par des humains qui m’enferment dans une cage et me conduisent jusqu’au jardin zoologique le plus proche. Comme ils ne savent pas d’où je viens (et pour cause), ils décident de ne pas m’enfermer avec les autres loups, mais me réservent une cage individuelle où la seule distraction qui me reste consiste à me masturber en me frottant aux barreaux...

Mon esprit est toujours celui d’un homme, mais je n’en suis pas moins considéré comme un animal sauvage et condamné à rester enfermé et exhibé ici, dans le plus simple appareil, jusqu’à la fin de mes jours…

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